Jaquette - Face |
Jaquette - Dos |
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:: Composition : Nobuo Uematsu
:: Clavier : Nobuo Uematsu & Kenichiro Fukui
:: Paroles : Alexander O. Smith (pistes 5 et 10)
:: Guitare : Michio Okamiya & Tsuyoshi Sekito
:: Basse : Keiji Kawamori
:: Batterie : Arata Hanyuda
:: Arrangements : Tsuyoshi Sekito, Kenichiro Fukui & Michio Okamiya
:: Chant : KAZKO (piste 5) & Mr Goo (piste 10)
:: Date de sortie : 22 décembre 2004
:: Editeur : Universal Music
:: Contenu : 1 disque, 11 pistes.
Square-Enix avait tenté en 2003 le pari de sortir un album reprenant les plus grands thèmes de combat de Final Fantasy en version métal, le tout savamment orchestré par le génialissime Nobuo Uematsu. Devant le succès, mérité, il est vrai, de ce premier Black Mages, Square-Enix réédite 22 mois plus tard avec ce nouvel opus, baptisé The Skies Above, en référence au titre phare de l'album, portant le même nom. Cette nouvelle compilation ratisse large, tout comme la précédente, puisqu'elle rassemble des refontes de musiques allant de Final Fantasy I à X, de quoi faire beaucoup d'heureux....
The skies above, le paradis à portée de main
Une entrée en matière grandiose avec la première piste, The Rocking Grounds, reprise du thème de combat de Final Fantasy III, rien que ça, le seul Final Fantasy à n'avoir pas connu de remake, voilà de quoi faire couler une petite larme à beaucoup de fans. Le thème part plutôt lentement, solo de guitare sur une unique note de synthétiseur, auxquels vient s'ajouter quelques secondes plus tard un rythme de batteries au tempo lent lui aussi. 36ème seconde, la musique s'enflamme avec l'apparition de la seconde guitare, le combat est lancé, je suis vaincu, terrassé par les magnifiques décibels, une reprise sublime de la mélodie originale de Final Fantasy III, grandiose, que dire de plus ? On espère à cet instant pouvoir profiter d'un album de cette qualité jusqu'au bout, seule la suite nous le dira.
Zeromus, deuxième piste de ce deuxième album, serait-ce un message du destin ? Tout fan qui se respecte à en mémoire le thème de la bataille finale de Final Fantasy IV, ses quelques secondes d'introduction si sombres, son tempo endiablé, sans doute le premier thème de combat de l'histoire des Final Fantasy à intégrer des cordes (bon d'accord, sur Super Nes, c'était pas vraiment des cordes, mais le rendu s'en rapprochait beaucoup), anthologique en un mot, et donc source d'anxiété pour l'auditeur de The Skies Above, la reprise sera-t-elle à la hauteur ? Premières secondes, la joie m'envahi, l'introduction merveilleuse du thème a été conservée, rallongée pour l'occasion, du concentré de bonheur, quelle que soit la suite, ce morceaux est parfait. Par la suite, il est vrai que cette reprise ne parvient pas à recréer la sensation de vitesse, le compte à rebours oppressant du thème original, mais les solos respectifs de synthétiseurs à 2:30 et de guitare à 3:20 rétablissent l'équilibre, Zeromus succède dignement à The Final Battle.
Arrive l'un des thèmes controversés du disque : que vient faire Vamo' Alla Flamenco au milieu de tous ces thèmes de combats ? Certes, chacun d'entre nous a passé des heures à chevaucher fièrement son chocobo à la recherche de quelque fragment de Chocographe, mais son apparition sur la liste des titres en a surprit plus d'un, d'autant que le potentiel "métaleux" du morceau n'est pas évident... mais en y repensant bien, son potentiel orchestral ne l'était pas non plus, et la version 20020220 du thème fut éblouissante. Trêve de bavardages, à l'action, lecture : le thème part sobrement, quelques violons que l'on n'attendait pas sur un tel album en fond, une guitare acoustique, ou sont passés les batteries et synthés ? 27 secondes de patience, roulement de batterie, la mélodie est jouée de main de maître à la guitare électrique, le rythme du morceau s'accélère, mon rythme cardiaque suit la marche, je suis amoureux. La guitare acoustique reprend le pas sur le coup de la minute et 52 secondes, la basse et la guitare électrique prennent le relais moins d'une minute plus tard, puis le synthétiseur s'impose à 2:50. La piste s'achève en acoustique, lentement, le thème s'efface, je suis heureux, je n'ai même pas envie de passer à la suite, ce thème justifie l'album à lui tout seul.
On reste dans l'univers de Final Fantasy IX avec la reprise de Hunter's Chance, qui garde elle aussi son nom... elle garde tout pour ainsi dire. Non pas que le titre soit décevant, mais les modifications apportés au thème de la chasse aux monstres ne sont pas évidentes, seuls les instruments font la différence, on retrouve difficilement l'ambiance de Lindblum avec cette piste qui nous laisse un peu sur notre faim. Le tout reste à mon avis très proche du titre original, sans apporter de nouveautés. Cette fois, le modèle restera mon préféré, et je passe à la piste suivante.
Otherworld, je crois bien être devenu hystérique en lisant ce titre sur la pochette, mais en y réfléchissant, la version Final Fantasy X n'était-elle pas déjà largement imprégnée de métal ? Qu'ont-ils bien pu changer à cette intro grandiose pour justifier son apparition sur cet album ? Je ne tiens plus, il faut que j'écoute. L'ouverture de la musique n'est plus la même, la mélodie reste inchangée, mais l'ensemble est moins brutal, plus lyrique, la piste semble plus propice à la chanson que l'originale. 34ème seconde, la réponse à toutes mes questions me saute aux yeux (aux oreilles plutôt), le chanteur s'est transformé en chanteuse, une voix mélodieuse qui n'est pas sans rappeler Warlock (l'un des premiers groupe de métal à arborer une chanteuse). On connaissait le talent de Mr Uematsu pour trouver les chanteuses parfaites pour ses musiques (qui ne fut pas marqué par Faye Wong ?), le magicien a encore frappé, même si la musique reste la même, le changement de ton transcende la piste, le résultat est magnifique, j'en redemande ! (NB : avantage indéniable de cette version de Otherworld, la voix de KAZKO permet enfin de comprendre les paroles....)
La piste 6 et déjà la moitié du CD est passée, Matoya's Cave confirme la volonté de Uematsu de na pas se cantonner aux thèmes de combats sur cet album. La version originale de ce thème a marqué les joueurs des premiers jours, puisqu'elle apparaît dans Final Fantasy I & II. Le thème démarre à la guitare acoustique, on ne reconnaît pas notre cave bien aimée, je commence à paniquer. A la 40ème seconde, la guitare entame le thème tant attendu, l'effet est divin, tout comme l'ajout de la guitare électrique vers 1:20, quelques minutes de bonheur, cette piste est d'un calme des plus reposant. 2:05, le thème prend des allures de Blues avec le synthétiseur, ce passage inattendu est très agréable, quoi qu'un peu court. Les guitares reprennent le pas moins d'une minute plus tard, le morceau s'achève par le retour de l'acoustique, l'effet est semblable à celui de Vamo' Alla Flamenco, tout me semble plus léger à présent, je me sens profondément bien.
The Man with the Machine Gun est pour moi l'un des meilleurs thèmes de combat de l‘intégralité des Final Fantasy, d'où une excitation démesurée lors du lancement de cette piste. Changement radical d'entrée, le thème ne démarre plus sur le synthétiseur mais sur la batterie, ce qui annonce déjà un thème très rythmé. En effet, dès l'apparition du synthétiseur, on constate que la piste à été dopée à la nitro, la mélodie est toujours là, mais elle devient difficile à suivre tant les notes s'enchaînent à une vitesse ahurissante. Une bonne partie de la piste originale a été remplacée par une nouvelle composition, de 1:20 à 2:50 environ, puis le thème endiablé reprend le dessus jusqu'au solo de batterie final. La musique est fort agréable dans l'ensemble, mais il est dommage que la partie la plus marquante soit finalement la nouvelle composition greffée sur le thème original.
Combien de fois ai-je bien pu recommencer le combat final de Final Fantasy VIII dans le seul but d'en entendre les musiques (avant d'avoir l'OST, bien entendu), je crois que mes connaissances en mathématiques sont insuffisantes pour répondre à cette question... La piste se lance, la guitares électrique recouvre l'introduction originale reprise en arrière-plan, quelques coups de batteries, "Maybe I'm a Lion", me disent mes enceintes, et je ne peux m'empêcher de revoir ce combat que j'ai refait tant et tant de fois. On retrouve l'ambiance, dès les premières secondes, même si le rendu n'a plus grand-chose à voir avec le thème original, la mélodie est là, le décor est là, tout est là, je me prends à rêver de combattre sur cette musique. Le rythme s'accélère à la deuxième minute d'écoute, je sens que ce thème n'a pas encore tout donné. L'apothéose arrive à 2:30, le solo de synthétiseur me prend aux tripes, j'ai envie de hurler par ma fenêtre que Uematsu est un génie, mais tous ceux qui entendent ce morceau en même temps que moi le savent déjà, Uematsu est un génie, ce thème est anthologique, que ceux qui osent encore dire que la musique de Final Fantasy VIII est en dessous des autres sortent tout de suite de mon champ de vision. La piste se termine par la reprise du thème d'entrée, un coup de gong magistral sonne le glas, je suis mort de bonheur.
Décidemment, M. Uematsu s'est soudainement trouvé une passion pour Final Fantasy IV : après le combat final, c'est le Dreadfull Fight qui trouve grâce à ses yeux, rebaptisé Battle with the Four Fiends pour l'occasion. Le thème est repris tel quel par de nouveaux instruments, pas de modification majeure à l'horizon, mais l'effet est surprenant, la mélodie revit, si le thème original ne marquait pas les esprits, celui-ci est bien plus entraînant, notamment grâce au synthétiseur à partir de 2:33 qui donne un coup de boost à l'ensemble, car il faut l'admettre, la mélodie principale a perdu un peu de son tonus avec cette nouvelle version. Une piste somme toute bien agréable, qui permet au final de se remettre de ses émotions après Maybe I'm a Lion, et avant la prochaine piste...
Nous voici à la piste 10, celle qui a donné son nom à l'album, on s'attend donc à trouver ici un morceau qui serait plus que les autres, une merveille qui éclipserait tous les autres titres, cela s'avère difficile après ce que nous venons d'entendre, mais pas de conclusions hâtives, écoutons plutôt. La piste démarre, un solo de piano nous joue l'incontournable At Zanarkand ; tout ceci est très beau certes, mais ce thème est l'un des plus calmes qui soient, de plus il n'a jamais été joué qu'au piano, je commence à être réticent. 1:39, la mélodie de At Zanarkand s'achève, les guitares électriques prennent le relais, ce morceau passe du tout au tout, l'effet est surprenant et loin d'être désagréable, mais le rapport avec le subtile thème au piano que je viens de quitter m'échappe peu à peu... 2:11, je commence à vénérer Mr Goo, je n'ai aucune idée de qui il s'agit, mais apporter une telle voix sur un thème aussi magnifique, j'en oublie les autres titres, ceux-là même que j'adorais il y a quelques minutes. Nobuo Uematsu affirmait il y a peu de temps que At Zanarkand était l'un des thèmes les plus chargés d'émotions pour lui, cette reprise ne peut que m'amener à confirmer, ce thème est poignant, la voix du chanteur envoûtante, je suis au paradis pendant plus de 7 minutes, le piano me ramène doucement sur terre, plus qu'une piste à écouter, je n'ai pas envie que cela se finisse.
La dernière piste de The Black Mages II a fait couler de l'encre. Tout le monde s'est posé la question de savoir d'où ce titre provenait, tout le monde a passé en revue sa collection d'OST, rien qui porte le nom de Blue Blast ou de Winning the Rainbow. Oui cette piste à deux titres, je crois que seul Mr Uematsu pourrait nous éclairer là-dessus ; pour ce qui est de l'origine du titre, je peux par contre vous aider. En effet, on a beau l'écouter et le réécouter, ce morceau est certes excellent, un départ calme au synthétiseur, un bon solo de guitare électrique, un final explosif, mais pas de mélodie connue, rien de déjà vu, pas moyen de mettre un nom sur ce thème, puisqu'il n'est tiré d'aucun Final Fantasy. Considéré généralement comme une sorte de bonus track, ce thème est classé par beaucoup dans la case "compositions originales de Nobuo Uematsu", un morceau de plus qu'il aurait eu envie de rajouter à ce CD déjà bien garni. Après enquête, il s'avère que la réponse au mystère de l'origine de cette chanson se trouve dans le passé de Nobuo Uematsu. "Ah d'accord, c'est une des musiques qu'il jouait avec son premier groupe", me direz-vous, eh bien non, il faut aller chercher encore plus tôt ! A sa sortie de l'université de Kanagawa, Mr Uematsu se destine à devenir avocat ou médecin, selon la volonté de son père, bien avant de monter son premier groupe. Cependant, Mr Uematsu rêve de devenir lutteur et se passionne pour la lutte ("d'accord, mais ça nous mène où tout ça ??"). Nous y voilà donc, le thème original Blue Blast - Winning the Rainbow fut composé pour le lutteur japonais Takehiro Murahama, lors de son entrée sur le ring !! Il faut croire que Mr Uematsu n'a pas perdu sa passion pour la lutte.
Voilà qui conclut l'analyse de The Black Mages II - The Skies Above, un album à posséder absolument si vous aimez Final Fantasy, le Métal ou les deux. A écouter sans modération en attendant un éventuel Black Mages III, qui sait ?