Ce jeu est un mythe pour la masse populaire. Peu l'ont essayé, mais tous en disent du bien. Tout d'abord parce que les japonais le considèrent comme un grand Square, mais aussi parce que les rares à l'avoir essayé ont "kiffé". Mais qu'en est-il vraiment ? Bahamut Lagoon est-il un jeu à la réputation surfaite, ou mérite-t-il son statut ? Je serais bien tenté de vous répondre tout de suite, mais j'ai avant cela une review à écrire, des intertitres foireux à placer et une paye à justifier... euh non oubliez l'histoire de la paye, je viens de lire un "salaire : 0€" dans mon contrat me liant à RPGK.


~ Commençons par le commencement...

... c'est-à-dire, expliquer à ceux qui ne connaissent pas de quoi il retourne. Et bien, tout d'abord, à un jeu Squaresoft sorti lors des dernières années de vie de la Super Nes c'est-à-dire le milieu des années 90. Il nous emmène dans un monde onirique où les dragons vivent auprès des humains, ceux-ci même vivant sur des îles flottant au beau milieu du ciel. Ces mêmes humains qui selon une légende connue de tous seront protégés par Bahamut, le dragon légendaire lorsqu'ils seront vraiment en danger. Malheureusement tout n'est pas rose, et un méchant empereur veut prendre le pouvoir sous le monde entier et vous a enlevé, à vous petit héros de base, votre fiancée, qui ne se trouve être autre que la princesse de votre royaume. Bref, jusque là du très classique excepté les dragons. Et malheureusement, par la suite, cela n'est pas près de s'arranger. Si l'histoire est bien huilée, et suffisamment intéressante pour vous pousser à continuer, elle n'en reste que trop souvent déjà vue, notamment au niveau des ressorts utilisés. Première mauvaise surprise de ce jeu.


~ Map of the Problematique

Et malheureusement, ce n'est pas le seul mauvais point que j'aie pu trouver à ce jeu. Je vais m'efforcer de vous les expliquer dans ce chapitre, puis je reviendrais ensuite sur ce qu'il y a de bon dans ce jeu. Car oui messieurs dames, il y a des choses positives dans ce jeu. Bref, excepté le scénario pas transcendent, qu'est-ce qui ne va pas au royaume des dragibus ?

Déjà, premier problème, la désagréable impression de jouer à un Pokémon-like, même si bien des points diffèrent. Je m'explique : Là ou dans un Pokemon, vous vous battez avec votre créature en lui donnez tout un tas d'items pour transformer votre Pikachu en Pichu, ici vous donnerez à manger des livres (), des potions et autres joyeusetés du genre à votre dragon pour faire évoluer ses caractéristiques, ce qui lui permettra de morpher au fur et à mesure du jeu. Evidemment, comme Pokemon est sorti après, cet exemple est un peu bancal. Mais je le juge nécessaire pour démontrer l'impression que cela m'a procuré (sachant que de toute façon ceux qui joueront après ce test auront sans nul doute tâté du Pokemon de toute façon). Bien sur, ce n'est pas pour autant que ce système est foncièrement mauvais, mais quand l'élevage de bestioles prend le pas sur la tactique, dans un T-rpg, forcément, de suite c'est beaucoup moins cool.

Second problème, des phases de jeu répétitives. J'cause avec tous les gens du château, j'prend d'assaut une île, je combats, je rediscute, j'achète des items, je sauvegarde, je passe au chapitre suivant. Si ce découpage permet d'éviter un certains types d'erreurs (genre "Merde j'viens de me faire péter la gueule et j'avais pas sauvegardé"), il en amène d'autres ("Flûte, j'ai oublié d'acheter tel item et j'en ai besoin pour me rendre tel combat plus facile"). De plus, chaque chapitre ressemblant aux autres dans sa conception, on se retrouve relativement vite guetté par l'ennui, chose plus que dommageable dans un style de jeu censé nous faire tenir le pad plus de 30 heures. Evidemment, l'on va me répondre invariablement que tous ou presque tous les T-rpg sont comme ça, et à ceux-ci je répondrai, qu'en étant bien géré, cela ne gêne absolument pas. Fire Emblem l'a fait avant, la série Wars aussi... ainsi que de nombreuses séries actuelles, même si je ne les prends pas en compte dans mon jugement puisque étant sorties après.

Troisième et dernier point noir, les musiques. Si à l'exposé du nom (Mitsuda... qui a bossé entre autres sur les Chrono ou sur les Xeno), un grand sourire s'affiche sur votre visage, ce n'est malheureusement plus le cas après quelques heures de jeu. Si elles ne sont pas mauvaises en soi, elles ne sont que trop répétitives. Si après une première écoute, votre oreille est flattée, à la quinzième cela n'est plus le cas. C'est dommage car ces thèmes paraissent pourtant bien sympathiques dans un premier temps. Néanmoins, on nuancera ce jugement par le fait que certains restent vraiment excellents et vous poussent à eux seuls à continuer à jouer.


~ Starlight

Néanmoins, comme je l'ai dit plus tôt, tout n'est pas à jeter dans ce jeu. Je sais qu'après un tel massacrage, vous devez en douter, et je peux le comprendre. Quels sont donc ces fameux points sur lesquels Bahamut Lagoon peut s'appuyer ?

Tout d'abord, son système de combat. Si comme je l'expliquais plus tôt, les à-côtés m'agacent prodigieusement, une fois dans l'affrontement, tout change. Première réussite, l'utilisation des dragons. Il ne sont pas là pour faire joli ou pour faire "coup spécial", mais ont vraiment une utilité. Si vous ne pouvez influer que très légèrement sur leurs déplacements, et pas du tout sur leurs attaques (tout ceci étant géré par l'IA), ils restent des personnages à part entières, qui souvent seront importantissimes pour la victoire finale. Vous avez à coté vos propres troupes à gérer, apparaissant sous la forme de leur leader sur la carte (bien qu'en général composé de quatre personnages). De la bonne constitution de ces équipes dépendra là encore l'issue de l'affrontement.

Continuons sur ces mêmes combats pour en arriver au deuxième gros bon point du jeu : Le côté tactique. Oui, je sais, vous êtes en train de vous dire "Kitty se fout de nous, il faut qu'il arrête de jouer à ISS Deluxe avec Cidou et qu'il bosse sérieusement ses articles", mais non pas du tout. Dans Bahamut Lagoon, ce terme prend vraiment toute sa force. Pourquoi ? Tout d'abord, car comme je le disais un petit plus haut, vous ne gérez pas des hommes mais des troupes. Mais si cela s'arrêtait là, il n'y aurait rien de vraiment tactique. Et justement ce n'est pas le cas. Ici, impossible de l'emporter sans avoir intelligemment préparé chaque coup... car si vous y allez en bourrin, vous allez vous faire marquer les fesses au fer rouge plus d'une fois. Non, tout est affaire de finesse, si tant est que ce terme soit vraiment le plus approprié. Ce qui amène d'ailleurs les affrontements à durer, parfois plusieurs heures, là ou n'importe quel jeu même maintenant ne dépasse pas l'heure pour le combat de fin. Avec cette cartouche, vous ne jouez pas la guerre, VOUS LA FAITES ! Et ça c'est la classe.

Troisième point positif, qui apparaît maintenant comme une évidence, la durée de vie. Outre proposer des combats longs, Bahamut Lagoon se permet de plus d'en proposer de nombreux, qui amène à environ 50 heures de jeu. Quand on sait qu'en plus l'on sait que le jeu dispose d'un simili mode "New Game +" qui aide grandement à récupérer tout les secrets du jeu et qui donne donc à ce jeu une très bonne "Replay value" absolument pas usurpée.

Dernier gros bon point, les graphismes. Si dans les phases de jeu pur, cela n'est pas forcément plus beau qu'un Chrono Trigger (ce qui est normal, la Snes avait quand même des limites), pour ce qui est des phases de transitions où le mode 7 est utilisé, aucun jeu Snes ne tient la comparaison (et même certains des premiers jeux PS auraient à palîr devant ces séquences quand on voit la qualité des effets de transparence par exemple). La console crache tout ce qu'elle a dans le ventre pour vous offrir tout simplement le plus beau jeu de la machine. Même si évidemment aujourd'hui le jeu a pris un coup de vieux, notamment pour les scènes en 2D pure, il reste néanmoins plus qu'agréable à l'oeil.


~ Alors, heureux ?

Et bien contrairement à ce que vous pourriez penser, oui. Evidemment ce jeu possède des défauts inhabituels aux Square, évidemment le scénario casse pas trois pattes à un canard, évidemment Mitsuda s'est furieusement foiré derrière ses claviers, comparé à ce qu'il est capable de faire, mais putain quel pied quand on joue. Car l'essentiel est ailleurs. Il se trouve dans les affrontements, l'essence même de ce jeu. La réussite absolue de ce côté fait que même si l'on est agacé par les points précédents, cela ne nous empêche pas de toujours vouloir avancer avec volonté (et il en faut, la première fois que j'ai achevé Bahamut Lagoon j'ai quand même passé plus de 3h00 sur le boss de fin... en un seul combat xD). Malgré tout, cela m'agace toujours autant d'entendre que cette cartouche est parfaite de bout en bout. Si le scénario avait été de la veine de celui de FF6 ou Chrono Trigger, si le côté élevage de monstres avait été moins prégnant, si Mitsuda avait été plus inspiré, oui ce jeu aurait été parfait. Mais ce n'est ici pas le cas malheureusement. Ce qui nous donne simplement un "très bon jeu" et c'est déjà pas mal.

Kitty Cat