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Interstella 5555 [japanime]
(Ecrit le 14-04-2004 par Iphnir)
10 commentaire(s)
.: Titre complet : Daft Punk & Leiji Matsumoto's Interstella 5555 : The 5tory of The 5ecret 5tar 5ystem
.: Réalisation : Kazuhisa Takenouchi & Leiji Matsumoto
.: Scénario : Thomas Bangalter, Cédric Hervet & Guy-Manuel de Homem-Christo
.: Musique : Daft Punk
.: Durée : 67 minutes
.: Genre : Animé musical
.: Sortie cinéma : 28 Mai 2003
Étonnant mélange hétéroclite, penseront certains, que cet anime musical d'un peu plus d'une heure, oeuvre groupée du grand réalisateur japonais Leiji Matsumoto et du groupe de musique électronique Daft Punk. Étonnant de par son contenant, mais pas si étonnant que ça pour ceux qui suivaient un tant soit peu l'actualité du groupe à l'époque. En effet, à la sortie de Discovery - l'album dont est tiré le film -, les quatre premiers extraits ("One More Time", "Aerodynamic", "Digital Love" et "Harder, Better, Stronger, Faster") qui furent diffusés semblaient clairement raconter une histoire, ou en tout cas, présenter un début de synopsis... Ça n'a pas coupé puisque qu'en mai 2003 est sortit dans les salles française Interstella 5555, reprenant les quatres clips déjà diffusés à la TV, et en y ajoutant la suite et fin du deuxième album des Daft Punk.
Leiji Matsumoto, pour tout ceux qui n'ont pas la chance de le connaître, est un grand nom de l'animation japonaise. Il a commencé très jeune en tant que mangaka, mais c'est avec des séries comme Galaxy Express 999, Gun Frontier ou encore Captain Harlock (plus connu chez nous sous le nom d'Albator) qu'il s'est fait connaître. Matsumoto se distingue de par son style, présentant des personnages longilignes, mais également par une quasi-omniprésence des thèmes de l'espace et des machines. C'est donc fort logiquement qu'Interstella 5555 ne déroge pas à cette règle. On y retrouve en effet ces personnages caractéristiques, aux ressemblances avec Albator plus que remarquables, ainsi que tout ce qu'il faut de vaisseau et de machines, ambiance 2025.
Mais revenons au coeur du sujet, et au scénario lui-même de l'anime. Scénario qui n'est certe pas extraordinaire, mais tout de même fort sympathique. Car ai-je besoin de le rappeller, l'anime est directement tiré d'un album. Or, il faut avouer qu'instaurer un scénario à un album n'est pas chose commune. Interstella 5555 raconte donc l'histoire d'un groupe de musique d'une autre galaxie, très connu et particulièrement apprécié, qui lors d'une représentation, se fera capturer par un producteur terrien malhonnête dans le but d'en faire le plus grand groupe du monde. Et de par la même occasion, récolter les honneurs, et bien évidemment l'argent qui va avec. Ainsi, Thomas Bangalter et ses complices glissent ici une légère critique du show business et de ses nouveaux artistes sans âmes, comme le laisse par ailleurs sous-entendre le titre ("The 5tory of The 5ecret 5tar 5ystem"). Mais la grande originalité d'Interstella 5555, c'est l'absence totale de paroles, mis à part celles des chansons. En effet, pendant près de 65 minutes, l'histoire ne nous est narrée que par les 14 pistes différentes de Discovery. Tout est donc basé sur le mélange histoire / musique / images.
Et il faut avouer que de cette alchimie résulte un bon film, qui se laisse couler. Même là ou l'album s'enlisait de temps à autres (avis personnel bien entendu), le film parvient à accrocher jusqu'à la fin. Car mine de rien, il est très bien conçu. Outre les effets sonores en parfaite corrélation avec les effets visuels, on remarque également que certaines chansons illustrent excellemment bien des passages du film, telle "Digital Love", intervenant lors d'un passage dont je vous laisse deviner le sujet. De plus, Leiji Matsumoto a effectué un travail remarquable côté dessin. Si l'on excepte l'environnement psychédéliques des quatres premiers titres, qui de plus n'est pas toujours d'une qualité optimale - parfois flou -, on se réjouit quand au reste du film, qui se passe sur Terre, donc dans un environnement plus "humain". L'animation quand à elle, n'est globalement pas en reste, même si certains passages auraient pu être un peu mieux travaillés.
Je voulais rajouter un mot sur la version DVD sorti fin 2003, de très bonne qualité il faut l'avouer. Une qualité d'image impeccable (hormis les quelques passages inhérents au film lui-même), un son excellent, de plus proposé dans plusieurs formats (classique, Dolby Digital 5.1 & DTS 5.1), mais également un bon nombre de bonus, comme des fiches sur les personnages, un montage mélangeant storyboard et clip de "Digital Love", des Karaokés ou encore un jeu interactif permettant de reparcourir les différents décors du film tout en recherchant certains objets cachés. Bref, une belle édition DVD pour un film qui n'en est pas moins beau, original, et qui aura le mérite de satisfaire les fans de Matsumoto et ceux de Daft Punk !
Iphnir
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