Nobuo Uematsu est un personnage emblématique de part les joueurs. J’ai eu la chance de le rencontrer et de passer plus d’une heure avec lui. Chose qui n’est pas vraiment donné à tout le monde (surtout à 14 ans, enfin pour l’époque). Merci à Nobuo Uematsu et à la Tokyo Zone.
Zemus : Comment vous placez vous par rapport au succès de Final Fantasy ?
M. Uematsu : Pour commencer, M.Sakaguchi ne s’attendait pas à ce succès, personne ne s’y attendait, au départ, Final Fantasy était distribué aux entreprises, aux marchands, pour des sommes ridicules, mais aujourd’hui, 15 ans après cette réussite je suis plutôt heureux, voir même honoré qu’un tel succès eut lieu.
Z : Que pensez-vous du rôle de la musique dans les jeux vidéo ?
U : C’est vraiment l’essentiel, la musique apporte les émotions, c’est vraiment un point important. Elle peut apporter des sentiments…
Z : Depuis les premiers Final Fantasy les moyens techniques ont évolué, vous sentez-vous plus libre ?
U : Bien sur au niveau matériel ça a évolué mais pour créer une musique, un thème, cela n’a pas changé. C’est le même travail !
Z : Dès que le temps vous le permet je sais que vous aimez voyager, serait-ce pour trouver une source d’inspiration ou simplement pour être en vacances ?
U : (rire) J’adore voyager en effet, avant je voyageais souvent avec ma femme, au moins une ou deux fois par an. Je négociais toujours le prix des billets (rire), pour faire une sorte de voyage « économique ». Mais aujourd’hui j’ai beaucoup moins de temps pour voyager, bien que le travail me fasse voir du pays. Par exemple il n’y a pas si longtemps que ça je suis parti à Los Angeles pour un concert. Je viens d’arriver à paris et je n’ai pas encore visité les Champs Elysées (rire).
Z : Vos sentiments influent-ils sur votre musique ?
U : Oui, mes sentiments influent beaucoup sur ma musique, c’est même une vraie source d’inspiration, le jour où je n’aurais plus de sentiment je ne pourrais rien faire de ma musique.
Z : Et la musique française, vous en pensez quoi ?
U : Honnêtement, la musique actuelle ne m’intéresse pas, que ce soit en France, en Amérique ou partout ailleurs. Par contre, quand j’étais au lycée, enfin quand je faisais mes études, j’appréciais vraiment Polnareff, en fait à cette époque là, M. Polnareff au Japon était aussi connu qu’Elton John et bien plus connu que les Beatles (rire). Actuellement, le Japon se tourne moins vers la musique française. Bien que tout le monde connaisse encore Polnareff.
A vrai dire j’ai une collègue en Europe [Je crois avoir compris Belgique mais l’accent de la traductrice est mal passé dans le dictaphone, veuillez m’excuser], et quand je lui ai dit que j’adorais vraiment Michel Polnareff, elle ne me croyais pas ! Pour elle s’était impossible qu’il soit connu jusqu’au Japon.
Lui 'à moi : Et Polnareff il était connu en France ?
Moi : Oui plutôt, par sa voix et même par son doigté au piano.
U : Aujourd’hui il est toujours aussi connu ?
Z : Maintenant moins, même si le publique français reste assez nostalgie de cette époque (notamment envers lui).
U : Vos parents écoutent-ils ?
Z : Mes parents sont plutôt fans aussi !
Après avoir beaucoup ris avec le sieur, je reprends les choses en mains, ainsi que les questions (non mais !) !
Z : Il y a eu des rumeurs comme quoi vous vouliez prendre votre retraite. D’autres disent que vous voulez contribuer à « The Black Mage », vous n’avez pas peur de décevoir les fans ?
U : (mon dictaphone ne faisant pas de grande prouesses, j’ai eu beaucoup de mal à décrypter ce qu’il s’y est dit). C’est vrai que l’engouement propre à la série m’oblige à faire attention à mes actions ou à mes dires. Mais j’ai un peu peur de décevoir les fans dans quoi que je fasse.
Z : Ou en est Please Smile ?
U : En faite Please Smile je l’ai fait en démissionnant de Square, enfin j’ai encore quelques contacts et je vais faire quelques collaborations. Donc première chose plutôt amusante, Please Smile c’est « Souriez s’il vous plait » parce que non seulement j’adore rire, mais en plus je veux que tout le monde puisse travailler en s’amusant.
Sinon j’aimerais faire de la musique de film ou même des concerts, partout dans le monde (et même en France pourquoi pas !). J’ai aussi écris des articles pendant deux ans (c’est long 2 ans !) chez Famitsu. Donc pourquoi ne pas reprendre l’écrit ?
Z : Avez-vous des liens avec d’autres compositeurs, de jeux vidéo ou non ?
U : À l’époque quand j’avais plus de temps qu’aujourd’hui, bien évidemment j’avais des relations, mais aujourd’hui je suis très occupé, et je passe très peu de temps au Japon. Par contre, il y a 6 ans à peu près, avec d’autres compositeurs de jeux vidéo on avait un projet. On a sorti deux séries de Cds. Après le 3eme Cd nous n’avions plus de temps à cause du travail. Il y a aussi eu Ten Plants, dix plantes pour les 10 compositeurs. Mais je pense toujours refaire un CD similaire mais « universel » c'est-à-dire avec un compositeur Américain, un Français, un allemand (ce ne sont que des exemples) pour travailler sur les mêmes thèmes.
Z : Une dernière question, sans doute très intéressante, auriez-vous des révélations à nous faire ?
U : (rire) Tout d’abord merci beaucoup pour votre soutien. J’aimerais beaucoup faire un concert Orchestral en France, et même en enregistrer un, pour voir les réactions des gens. Encore merci pour votre soutien !
Z : Ari gato (merci en japonais) d’avoir bien voulu répondre a ces questions. Au revoir !
*Note : Cette interview a été réalisée le Mardi 30 Novembre 2004.