RPG Kingdom | Critique d'Ost

:: Composition: Yoko Kanno
:: Arrangements: Yoko Kanno
:: Nombre de CD: 1

Si Cowboy Bebop est sans doute la série animée la plus impressionnante qui m'a été donnée de voir durant ces dernières années il faut avouer que la musique y est très certainement pour beaucoup.
La bande son est en effet composée par Yoko Kanno (c'est un gage de qualité), qui à déjà prouvé son talent sur des animés telles qu'Escaflowne ou encore Macross +.
Bonne nouvelle pour nos sens auditifs son travail fourni sur CB est sans doute le plus appréciable en matière de qualité et d'originalité. Il est rare de trouver tant de styles différents, tant d'influences différentes, tant de styles et tant d'instruments différents sur une seule et même composition. Cowboy Bebop OST est un véritable grand cru de la cuvée Yoko Kanno, serait-ce le meilleur ?
Voyons ça en détail avec le premier volet de cette OST.

On peut dire que le CD commence bien avec Tank !, le générique d'ouverture. Saxophones et rythmes jazzy sont de mise, une parfaite entrée en matière pour cet album. Cette version est un peu plus longue que celle de la version TV (3' 30) et on ne va pas s'en plaindre...
On arrive ensuite sur un morceau que l'on entend assez souvent dans la série, Rush, c'est une piste assez entraînante et sympa, on reste toujours dans un registre jazz avec, ici encore, beaucoup de saxo.
On range le saxo pour quelques minutes et on sort un bel harmonica pour cette troisième plage, Spokey Dokey. C'est un morceau vraiment cool au début avec un beau solo d'harmonica mais qui, je trouve, devient assez moyen sur la fin.
Bad Dog No Biscuits lui ne fait pas dans la dentelle, cette piste 4 est des plus remuantes. On retrouve saxo et trompettes mais aussi beaucoup de percussions et de rythmes. C'est une plage assez variable, comprenez par là qu'elle change de style assez souvent. Ainsi au milieu du morceau cette piste adopte un style des plus fantaisiste. On débouche ensuite sur une sorte de bordel musical, beaucoup d'instruments jouent en même temps, c'est assez ??bizarre... La mélodie du départ reprend ses droits en toute fin de morceau et laisse une bonne impression à l'auditeur.
La piste numéro cinq n'est pas ma préférée, elle n'est pas mauvaise, loin de là, mais ne fait pas partie des meilleures non plus. C'est un morceau qui rappelle peut être le mystère lorsqu'on l'écoute. On retrouve plusieurs fois la même phrase musicale, assez moyenne à mon goût.
On enchaîne sur Cosmos, la piste 6, courte (1' 36) mais tellement belle. C'est un morceau assez mélancolique, pour ne pas dire triste, le style tend d'ailleurs plus vers le Blues que le Jazz. La mélodie est interprétée par un seul et unique instrument (la trompette si je ne m'abuses) ce qui renforce cette idée de mélancolie, le silence engendré par le manque d'autres instruments est assez pesant... Je le dis et le redis, cette piste est une des plus belles de ce CD, Kanno s'est vraiment surpassée, dommage qu'elle ne dure " que " 1'36.

La piste qui suit n'a rien à envier à la précédente, et pour cause il s'agit tout simplement de la plus étonnante et de la plus réussie de ce premier CD (ceci dit en toute subjectivité bien entendu). Il s'agit de Space Lion, une musique que l'on entend en guise de musique de fin lors de l'épisode avec Vicious et Glenn (j'ai oublié lequel c'était). Pour décrire cette track disons qu'elle mélange agréablement rythmes et voix à consonances africaines dirais-je avec arrangement et ornement fournie par un saxo discret mais agréable. Pour notre plus grande satisfaction, la qualité de la composition se mêle, pour une fois, à la durée de la piste, 7'10, c'est entièrement appréciable, d'autant plus que ces 7'10 sont, pour moi, exempts de reproches.
On retrouve ensuite un thème récurent à la série, comprenez par là qu'on l'entend assez souvent. Comme bon nombre de morceaux présents sur ce C.D. le huitième adopte une mélodie plutôt mélancolique, avec rythmes assez lent, et surtout l'utilisation de la guitare, qui est, je d??ois dire, rudement bien utilisée. Pour finir ce superbe Waltz for Zizi, on à droit à la répétition du thème de départ, il n'en fallait pas plus pour clore en beauté cette superbe piste.
Ce qui suit est un peu plus expérimental dirais-je, on retrouve beaucoup de rythmes associés à des sons assez électroniques le tout agrémentés d'accompagnements des plus appréciables au piano et bien sur au saxo. L'utilisation du piano est on ne peut plus discrète mais c'est Madame Yoko Kanno en personne qui en fait l'usage, et ça se sent, la qualité est là et ce n'est pas pour nous déplaire. Ne soyez donc pas surpris si vous vous repassez cette piste mainte et mainte fois, car, c'est sûr, Piano Black fait partie des plus belles compositions du CD.
Passons maintenant à la piste 10, Pot City, assez moyenne comparée aux quatre pistes précédentes. En fait c'est plus une musique d'ambiance, on y retrouve quelques notes simples jouées à la trompette il me semble suivie par un accompagnement minime qui prend le dessus en fin de morceau.
La piste 11 est bien plus dynamique, Too Good Too Bad allie en effet trompettes, rythmes effrénés et accompagnement d'un saxo délirant. C'est assez sympa à écouter, mais sans plus...

On passe ensuite à Car24, autant le dire tout de suite cette piste est loin d'être ma préférée, elle est assez moyenne et ne présente rien de vraiment extraordinaire si ce n'est un sympathique solo de saxophone vers le milieu du morceau.
On enchaîne ensuite sur The EGG and I, une piste sympathique, qui use notamment d'un instrument intéressant, une sorte de pipeau à la sonorité assez aigu, le tout accompagnée par une pléiade de rythmes entraînants. Vers la fin, la mélodie du début est reprise accompagnée par ce qu'il m'a semblé être des sortes de cornemuse (désolé si je me trompe) rendant ainsi le morceau hautement plus intéressant grâce à cet ingénieux mélange de style.
La piste 14 est plus classique, on retombe ici dans une sorte de mélancolie, av??ec une bonne utilisation de la guitare. Le morceau est assez proche de la piste 8, c'est d'ailleurs le même guitariste qui est chargé de jouer la mélodie. Felt tip ren est donc une piste sympa mais qui reste, à mon avis, inférieure à la piste 8 qui est dans le même style.

On arrive alors sur un des meilleurs passages de la série (pour moi en tout cas), il s'agit du fameux épisode 5 (Ballad of Fallen Angels) et plus précisément au moment ou Spike rencontre Vicious dans une cathédrale. Rappelez vous donc la musique qui accompagnait cette scène... Il s'agissait de Rain, c'est donc avec hâte que je me suis dirigé vers cette 15ème plage lors de la première écoute du CD. Là petite déception ou petite surprise plutôt, la magnifique mélodie admirablement bien chantée par une femme dans la série est ici chantée par...un homme, en l'occurrence Steve Conte. Ne nous affolons pas, la piste n'est pas mauvaise mais, je trouve, inférieure à l'interprétation donnée dans la série. Parlons tout de même de la dite mélodie, il s'agit d'une musique assez tragique avec un orgue pour tout accompagnement au début avant de laisser quelque peu la place à un sympathique solo de guitare électrique. L'impression générale est plutôt bonne ce qui vaut à ce seul morceau chanté de figurer parmi mes préférés sur ce CD.
On change complètement de style avec une troisième piste assez dépaysante, il faut bien le dire. Il s'agit là de Digging my Potato, une piste entièrement jouée à l'harmonica (et accompagné de quelques percussions). Le tout est très relaxant, et le moins que l'on puisse dire c'est que Bill Lynas (le joueur d'harmonica) s'en est vraiment très bien sorti. Un morceau superbe donc, la seule petite fausse note à noter c'est peut être une durée trop limitée de ce magnifique morceau, 2'24 c'est pas très long...

On termine par Memory, une plage des plus appréciables, on retrouve une mélodie jouée style " boite à musique " reprenant le thème d'Adieu (version cha??ntée se trouvant sur le troisième CD de l'OST, Blue). On ne pouvait donc pas mieux finir, sur une pointe de mélancolie et de tristesse ce qui résume finalement assez bien le principal du CD.