En salles depuis hier, Marie-Antoinette est donc le troisième long-métrage de Sofia Coppola, après Virgin Suicides, qui racontait comment, au milieu des années 70, les cinq magnifiques et énigmatiques soeurs Lisbon en venaient à se suicider, sur une superbe bande originale de Air, et Lost in Translation, qui narrait la rencontre de Bob Harris et de Charlotte, qui tombaient amoureux l'un de l'autre le temps d'un voyage au Japon.
Je suppose que tout le monde ici en a plus ou moins entendu parler ; pour les ermites, il s'agit DU film qu'il fallait attendre en 2006, celui qui met en scène la vie de la dernière reine de France lors de son séjour à Versailles, le tout sur une bande-son annoncée très pop.
Le trailer -> http://www.apple.com/trailers/sony_pictures/marieantoinette/
(je trouve plus de lien vers la deuxième bande-annonce)
Je me demandais si Sofia Coppola ferait vraiment un film dans la même veine que les deux premiers, surtout parce que l'univers servant de cadre me paraissait ne pas trop s'y prêter. Mais en fait oui, c'est bel et bien la même auteur-réalisatrice qui s'en est occupée. Et comme on peut s'y attendre pour un film de la personne qui a fait Virgin suicides, c'est très lent, ça prend bien son temps. Mais lent ne signifie pas long et ennuyeux, loin de là ! J'ai été complètement pris au dépourvu en voyant le générique de fin arriver, moi qui pensais être encore relativement loin de la fin des 2h du film...
La musique n'est pas seulement pop (alors que je le pensais d'après tout ce que j'avais pu voir), il y a aussi une bonne part de classique, et ça contribue bien à l'ambiance, notamment en insistant sur la répétitivité de certains événements (le réveil puis le déjeuner de la dauphine, excellent ^^). Il y a d'ailleurs comme dans Lost in Translation une bonne dose d'humour des plus appréciables.
Les acteurs sonnent tous juste, Jason Schwartzman est excellent dans le rôle du dauphin coincé et frigide, et l'évolution du personnage finit par le rendre assez attachant. Mais c'est surtout Kirsten Dunst qui éblouit, jamais excessive mais toujours suffisante, magnifique, elle a merveilleusement réussi à jouer aussi bien une toute jeune adolescente au début du film qui est devenue une femme deux heures plus tard, sans maquillage ni artifice particulier, mais seulement dans son attitude, son comportement, l'expression de son visage et l'intensité des sentiments qu'il véhicule.
La photo est sublime, les costumes doivent faire rêver toutes les petites filles et les moins petites...
En gros, j'ai adoré. J'en attendais beaucoup et je n'ai pas été déçu. Et je ne regrette pas la quasi-absence d'incursion dans la Révolution, même si je m'attendais à ce que la fin du film nous fasse aller plus loin dans l'Histoire. Finalement, le film n'a pas pour but le parti-pris historique/politique ni même la vérité, et c'est parce que je le pensais trop que je m'attendais à un film moins Sofiacoppolesque.
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