Introduction :
L’homme n’est pas né avec des ailes et pourtant et il a toujours été attiré par le ciel. Dans Last Exile cette tendance est poussée à l’extrême tant la race humaine semble avoir délaissé le plancher des vaches. Mais revoyons en détail cette œuvre qui nous amène dans un autre monde, au-delà des nuages.
Staff :
Réalisation : Kouichi Chigira
Scénario : Kouichi Chigira, Tamioka Katsuhiro, Yamashita Tomohiro
Décords et Character Design : Range Murata, Horiuchi Osamu, Maeda Mahiro, Murao Minoru
Musique : Okino Shuntaro
Synopsis :
Le monde de Last Exile n’a pas une temporalité correspondant au notre. Tout dans la manière de vivre des gens, les armes et l’aspect des machines nous fait penser à la révolution industrielle du début de notre siècle mais l’attachement au ciel est très différent. Grâce à l’apport technologique de la très mystérieuse guilde, les hommes ont appris à fabriquer des vaisseaux de toutes sortes, des plus petits, utilisés pour le transport, aux plus gros, véritables forteresses de guerre, qui leur ont permis de dominer le ciel. Cependant toute cette technologie n’a fait qu’amener une nouvelle sorte de guerre que se livrent sans discontinuer les deux nations (Anatoree et Dussis). Dans ce monde incertain, deux pilotes de Vanship, sorte de petit avion biplace sans ailes, Claus Volka et Lavi Head, se retrouvent chargés du transport d’une jeune fille, Alvis Hamilton. Le lieu de rendez vous est le Sylvana, un des plus dangereux bâtiments de guerre volants à la réputation sanguinaire. Cette simple mission va les mener bien plus loin qu’ils n’auraient pu le prédire.
La Guilde :
La guilde occupe une place centrale dans Last Exile. Technologiquement très avancée et considérée comme supérieure par les mœurs, elle semble jouer avec le destin des terriens en leur fournissant des unités - pièce principale des vaisseaux pouvant s’apparenter à un moteur - et en arbitrant leur batailles. Mais sa puissance est telle que toute action pour sortir de son oppression, qui n’est d’ailleurs pas ressentie par la majorité des opprimés, est impossible. C’est pourtant l’objectif que vont entreprendre les protagonistes de cette aventure au bout de quelques épisodes, ce but ultime au centre duquel se trouve Alvis et le très mystérieux Exile, vaisseau légendaire perdu au milieu du Grand Courant.
Les personnages :
Claus et Lavi ne sont pas d’une grande originalité. Le premier est la caricature du jeune héro paisible qui se découvre un vrai courage et une témérité sans borne une fois confronté au danger et à l’aventure. Très mature, il fait face sans vraiment broncher aux plus ou moins incroyables révélations qu’il découvrira au fur et à mesure de son périple. Il n’en perd pourtant pas son grand cœur et reste un soutien pour tous ceux qu’il apprécie. Lavi est la copine d’enfance dynamique, courageuse si nécessaire, mais opposée à l’idée de se battre. La relation qui lie le couple, au-delà de leur vie commune depuis la mort de leurs parents, est assez ambiguë. On sent qu’ils auraient envie de rester ensemble pour toujours, mais on n’arrive pas à savoir si c’est de l’amour qui les rapproche ou tout simplement ce but et cette passion dévorante commune : voler.
Alvis est aussi tout droit issue des archétypes japonais en matière de série animé. La petite fille mignonne parfaitement inoffensive qui possède pourtant un destin très particulier et des pouvoirs assez impressionnants dont elle n’a pas conscience. De même, Alex Rowe, le commandant du Sylvana, n’a rien de bien neuf à nous faire découvrir, personnage froid au possible dont la vie semble s’être arrêtée ce jour terrible où il a tenté de traverser le Grand Courant. Très malin et grand stratège, il semble aussi insensible aux autres qu’invincible dans les airs. Derrière sa volonté de battre la guilde se cache non pas une noble entreprise chevaleresque mais une simple vengeance.
Enfin bref, je pense que vous aurez saisi que la dizaine de personnages récurrents de Last Exile n’a au départ rien de nouveau à proposer. Mais ce qui fait en grande partie toute la magie de cette série, c’est l’évolution de ses protagonistes. Non seulement les aventures qu’ils vivent les rapprochent, les renforcent et les amènent à penser le monde autrement ; mais encore l’auteur relance notre attention au gré des surprises et des éclairages sur le passé des uns et des autres incorporant quelques coïncidences presque inattendues.
Au fur et à mesure, les stéréotypes initiaux deviennent terriblement attachants, tant et si bien qu’on souffre de ne pas savoir vers quoi les amène leur destin. Mention spéciale pour les deux personnages de la guilde dont les personnalités vraiment uniques font que nos sentiments à leurs égards passent du plus profond dégoût à du respect et une tendresse mêlée d’une pointe de pitié.
L’aspect technique :
Si le scénario, les personnages et l’originalité ne sont pas en rades dans Last Exile, la technique est loin d’être l’élément noir qui aurait pu gâcher ce premier constat positif. Les graphismes sont tout simplement M-A-G-N-I-F-I-Q-U-E-S, j’exagère à peine. Le mélange entre image 2D et 3D est vraiment un exemple du genre et prouve que le studio Gonzo peut se vanter de maîtriser autant l’instrument traditionnel que la création d’images assistée par ordinateur. La mise en forme des vaisseaux, des armes et des explosions est tout particulièrement réussie et aide grandement à rentrer dans ces batailles grandioses qui nous scotchent au fauteil. Le character design n’a pas été négligé non plus et les personnages sont géniaux, ils correspondent vraiment à leur caractère et certains dégagent une classe certaine. Ils s’intègrent d’ailleurs parfaitement dans le mélange 2D-3D de l’ensemble.
La musique a tendance à se faire très discrète pour accompagner l’action présente, ce qui est particulièrement bien maîtrisé lors des scènes de combat où elle fait ressortir l’intensité et la pression, mais à cause de cela, elle ne m’a pas particulièrement marqué. L’opening est par contre très décevant mais bon, les goûts et les couleurs.
Conclusion générale :
J’ai essayé de faire ressortir les quelques défauts de Last Exile dans cette article et pourtant, croyez moi, c’était dur tant cette œuvre m’a plu. Pour peu que l’on apprécie un peu l’originalité globale de la série et que l’on entre pleinement dans ce monde de volants, on ne décroche plus de ces 26 épisodes passionnants. Action bien dosée, personnages agréables et attachants, scénario intéressant à rebondissement, technique soignée au maximum, tout est là pour nous faire plonger dans un rêve où ciel et terre ne font plus qu’un avec notre plaisir.
Post scriptum :
Déclic Images propose en France une édition à couper le souffle : 30 euros pour 13 épisodes en version originale sous titrée français !!! Quand on sait que d’habitude c’est plus 35-40 euros les 3-4 épisodes dans une version française à donner des pulsions suicidaires, ça fait sérieusement rêver à un monde meilleur. Enfin bref, faites comme moi, soutenez cet effort honorable et pour une fois achetez au lieu de télécharger.
Bon par contre, aucun supplément … on ne peut pas tout avoir.