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Shadow Hearts From the New World
Titre: Shadow Hearts From the New World
Plate-forme: Playstation 2
Genre: RPG
Developpeur: Nautilus
Editeur: Aruze Corp
Sortie JAP: 28/07/2005
Ecrit le 17-08-2005 par vidok
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1999. Des transfuges de SNK et de Squaresoft, regroupés sous la bannière Sacnoth sortent leur premier jeu, Koudelka. Mélangez l’ambiance des survival-horror aux menus et combats de RPG et vous obtiendrez Koudelka. A l’époque, c’était un pari osé de la part de ce jeune studio mais, à mon goût, réussi. Le jeu ne remporte pas un succès monstre mais fait tout de même parler de lui.
Quelques années plus tard, débarquent les nouvelles consoles, l’occasion de Sacnoth de sortir une suite officieuse, Shadow Hearts. Cette fois, nous avons le droit à un pur RPG mais qui dégage toujours une petite ambiance glauque du meilleur effet. Grosse erreur marketing, le jeu sort un mois avant FFX. Il passe donc presque inaperçu. Toutefois, il reste dans le cœur des quelques joueurs qui s’y ont essayé.
Shadow Hearts 2 sort l’année dernière au Japon. Sacnoth change de nom pour l'occasion et prend l'appellation Nautilus. Nous découvrons alors un RPG démentiel, au scénario bien mené et aux graphismes superbes. Le jeu est une bénédiction sur tous les points, durée de vie, combats, musiques, absolument tout est réalisé avec sérieux. La série est alors enfin reconnue par la presse spécialisée et le grand public aussi bien asiatique qu’occidental.
28 juillet 2005. Voici la sortie de Shadow Hearts From the New World. Ce nouvel épisode est désormais sur les feux de la rampe et ne dois pas décevoir. Qu’en est-il ? Je vous invite à lire les lignes qui suivent.
Le scénario
Les Shadow Hearts ont toujours pris comme trame de fond des personnages et faits historiques. Celui-ci ne déroge pas à la règle et nous emmène en Amérique. Quand je dis Amérique, je parle bien du continent, ce n’est pas une réduction aux Etats-Unis. Vous visiterez réellement une bonne partie du continent. Mais exposons un peu, au préalable, le scénario.
Vous incarnez le jeune Johnny Garland, 16 ans, en 1929. Il vit dans un bel appart en plein New York. Suite à un mystérieux incident de voiture par le passé, son père et sa sœur sont décédés. Notre héros n’en possède malheureusement aucun souvenir puisqu’il souffre d’amnésie (comme par hasard…). Pour veiller sur lui, nous trouvons René, l’ancien majordome de la famille Garland. Il veille sur notre héros et a d’ailleurs monté avec lui une petite agence de détective.
Le jeu débute sur l’un de leurs premiers boulots : un professeur d’université, le professeur Gilbert, leur demande de retrouver un homme, Maroh Brown.
Johnny s’exécute. Après quelques péripéties, il retrouve l’individu en question mais ce dernier semble terrifié en voyant le visage de Johnny. Soudainement, un monstre, sorti d’une dimension parallèle, fait son apparition et croque joyeusement le pauvre homme. Alors que Johnny ne sait comment réagir, la vitre du plafond explose, un ange descend des cieux et se dresse pour faire fasse au démon.
Voilà, pour la partie scénar’. Je pense que cela est amplement suffisant et permet de voir que le côté mystique des précédents est toujours un minimum présent.
Les systèmes de jeu
Les fans des précédents se retrouveront en terrain connu car il s’agit toujours du même principe avec toutefois quelques modifications, histoire de faire croire que la technique du copier-coller n’a pas été employée.
Abordons les combats et ensuite les menus, voulez-vous.
- Les combats
L’équipe participant aux combats est composée de quatre personnages. Lors du tour de l’un d’entre eux, vous avez le choix entre attaquer, utiliser sa spécialité (prendre une photo, se transformer, etc…), lancer un sort, utiliser un objet, se mettre en garde et s’enfuir. Pour presque toutes ces actions, il ne suffit pas de les sélectionner dans le menu et elles s’exécutent. Que nenni ! Le jeu vous réclame un minimum de concentration. En effet, intervient alors le judgement ring. Comme vous le voyez sur les photos, il s’agit d’un anneau dont une barre fait le tour. Il s’agit, pour réussir son action, d’appuyer sur rond dans toutes les zones de couleur de l’anneau au moment du passage de la barre jaune. Ces zones diffèrent de place, de taille et de nombre en fonction du personnages. Elles sont aussi de couleur différentes si un sort est lancé.
En somme, vous touchez bien toutes les zones, votre action aboutit. Pour une attaque, le nombre de zones correspond au nombre de coups donnés : 2 zones validées sur 3 par exemple donneront une suite de 2 coups seulement au lieu de 3. Vous aurez sûrement remarqué qu’elles sont divisées en 2 parties : une partie rouge et une partie de couleur différente (beige, bleue ou verte). Si vous réussissez à appuyer au bon moment sur cette partie rouge, votre coup sera plus puissant ;si vous validez tous ces bandeaux rouges, vous effectuez un perfect, douloureux pour l’ennemi. Pour augmenter les dommages, il est également possible d’effectuer des combos entre personnages, des doubles coups et même des combos de doubles coups. Il suffit pour cela qu’une petite jauge qui se remplit au fur et à mesure des actions effectuées et des dommages reçus soit pleine.
En parlant de jauge, sur l’écran de combat, vous en observez plusieurs : la jauge de HP, la jauge de MP et la jauge de SP, bien moins classique que les autres. Les habitués connaissent mais ce n’est pas une raison de la passer sous silence. Au fur et à mesure du combat, devant l’horreur des monstres présents, vos personnages perdent peu à peu la raison. C’est une jauge de folie en quelque sorte. Une fois tombée à 0, vos persos deviennent incontrôlables et peuvent faire n’importe quoi. Il s’agit donc d’un facteur important, à surveiller de très près dans les longs affrontements.
- Les menus
Comme tout RPG nippon, nous retrouvons les menus classiques : statut, objets, équipements, objets, aide, etc… Rien de bien nouveau en somme. Les fans seront heureux , ou non, d’apprendre le maintien de la partie des scores afin de connaître ses performances. Les frimeurs pourront s’en donner à cœur joie face à leurs potes en leur montrant leur pourcentage de perfect ou encore le nombre de combats.
Là où le changement est le plus radical, par rapport aux anciens, concerne la gestion des magies et des fusions.
Pour les magies, le système ressemble un peu à celui de FFX-2 pour les transformations. Vous allouez à un personnage une tablette disposant d’un nombre précis de cavités. Chaque cavité ne reçoit qu’un type de magie. Vous ne pouvez pas mettre un sort de soin à la place d’un sort de feu. Il faut donc bien choisir ses tablettes en fonction de l’orientation magique que l’on désire donner à ses héros. Chaque encart de ces tablettes peut être « upgrader » au sein des marchands ambulants de Shadow Hearts 3. Vous pouvez modifier la forme de la cavité, augmenter la puissance du sort et diminuer la consommation de MP. Je peux vous garantir que concernant les MP, vous avez tout intérêt à le faire le plus tôt possible tellement cela aide par la suite. Bref, ce procédé est très simple à utiliser et permet un confort de jeu non-négligeable.
Le cimetière a disparu. Voilà, là les fans tombent de haut mais en même temps, ils s’y attendaient un peu vu que ce dernier était lié à Uru, le héros de Shadow Hearts 1 et 2. Les fusions s’obtiennent en allant rendre visite à des « temples ». Même si ce n’en sont pas vraiment, l’ambiance qui s’en dégage est similaire. Shania, seul personnage à pouvoir muter, affronte alors la bête sacrée en solo. Suite au combat et à une superbe cinématique en image de synthèse, la fusion est à vous. Celle-ci s’améliore avec des soul points obtenus à chaque combat victorieux et qui permet d’apprendre donc de nouveaux sorts et d’améliorer les caractéristiques de la transformation.
La réalisation
Vous pouvez vous en rendre compte par vous-même à travers des photos qui accompagnent ce texte. Ce nouveau Shadow Hearts est réellement beau. Les développeurs ont repris le moteur du précédent et l’ont amélioré. Ainsi, l’aliasing se fait un peu moins présent à l’écran. Ce qui ravira les fans qui avaient pesté contre auparavant. Les différents décors fourmillent de détails et sont un ravissement pour les yeux une grande partie du temps. Oui, il arrive que certains lieux donnent l’impression d’être baclés esthétiquement mais ils sont rares, rassurez-vous. Les personnages sont remarquablement modélisés également et les scènes cinématiques permettent de se rendre compte du travail des développeurs. Bien sûr, les images de synthèse sont toujours aussi brillantes. Elles interviennent à chaque moment clé et en mettent plein la vue. Certes, techniquement, nous trouvons mieux (et encore…) mais la poésie qui se dégage d’elles laissent le spectateur complètement subjugué. Sur ce point, la série des Shadow Hearts a tout d’une grande.
Vite l’OST !
Yoshitaka Hirota a encore progressé. Ce compositeur, encore très discret il y a quelques années, commence à réellement prendre son envol. Déjà présent dans sur des jeux tels que Final Fantasy VI, VII, VIII, Chrono Trigger/Cross ou encore Parasite Eve, ce compositeur de 34 ans avait réalisé la bande son du premier Shadow Hearts, bien, sans non plus casser trois pattes à un canard. Pour le suivant, il s’est fait épaulé par Yasunori Mitsuda et Kenji Ito, deux très grands compositeurs que l’on ne présente même plus. Ils avaient principalement participé à l’élaboration de la musique d’intro et leur influence sur Hirota s’est sentie tout au long du jeu tellement le bonhomme s’était amélioré. Pour ce dernier épisode en date, il s’est encore sublimé pour nous proposer d’excellentes musiques et tout à fait en adéquation avec les scènes et lieux visités. Aucune musique ne saoule et certaines restent gravées. Je pense notamment à la musique du boss final, divine. Il n’y a donc pas grand chose à redire sur la bande son du jeu, excellente en tout point.
Le jeu parfait ?
Eh bien non comme vous vous en doutez. Le jeu possède 2 défauts majeurs qui n’étaient pas présents dans Shadow Hearts 2.
Le premier est l’univers utilisé. L’histoire se situe en Amérique en 29. L’ambiance connaîtra 2 tendances. La première partie du jeu est surtout basée sur les mafias. Les conflits entre elles vous occuperont pas mal. D’ailleurs les développeurs ont même incorporé un mafioso mondialement connu… La seconde partie vous emmènera dans des ambiances plus exotiques d’Amérique centrale et du sud. Ceux qui s’attendaient à une ambiance un peu far west, comme le laisser présager les premiers screens auront de quoi être déçu. Personnellement, j’aime bien cette nouvelle orientation mais elle n’atteint pas celle des précédents qui étaient sur fond de première guerre mondiale. De plus, le côté mystique et autres rites ésotériques étaient bien plus présents par le passé. C’étaient les éléments qui faisaient l’originalité de la série, ces mêmes éléments qu’elle a quelque peu perdus ici.
Le second point discutable est la durée de vie. Déjà, en ouvrant le boîtier, j’ai pu découvrir avec horreur que le jeu ne tenait plus que sur un seul et unique dvd. Toutefois, repensant au cas FFX, je me lance quand même dans l’aventure...
Pour tout vous dire, en fouillant bien chaque lieu et en me promenant pas mal, je suis arrivé au donjon final en 24h. Après une déculottée sévère face au patron des lieux, je décide d’aller revisiter le monde du jeu. Cela permet généralement de faire du level up et de compléter quelques quêtes annexes. Quelques heures plus tard, je retourne botter l’arrière train de ce cher boss de fin. Malgré mon lv 48, je l’ai vaincu. Une trentaine d’heures est donc nécessaire pour finir le jeu et faire quelques quêtes annexes. Je pense que l’on peut monter le compteur jusqu’à 40h si l’on désire tout voir mais pas plus. Bien sûr, les acharnés qui aiment booster leurs persos jusqu’au lv99 en auront pour leur argent comme pour la majorité des RPG mais les autres, comme moi, qui aiment avoir une quête principale longue seront un brin déçus et se souviendront avec émotion de leurs 40 heures sur le 2.
Conclusion
Shadow Hearts From the New World est donc un RPG réellement excellent, aucun doute là-dessus. Il allie un bon scénario à des personnages attachants que je vous laisse découvrir ainsi qu’à une technique irréprochable. Je tiens, cependant, à rappeler, que le cadre historique pourrait ne pas plaire à tout le monde. La durée de vie, bien qu’honnête, déçoit également quelque peu (très peu) par rapport à celle du précédent.
Nous conclurons donc sur le fait que la série des Shadow Hearts s’impose désormais comme une incontournable des RPG sur console. Elle n’a nullement à rougir face aux Final Fantasy et autres Grandia. Si les développeurs continuent de la sorte, nous pouvons à nous attendre à un quatrième épisode encore meilleur...
Note Finale: 17 / 20
vidok
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