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Suikoden III
Titre: Suikoden III
Plate-forme: Playstation 2
Genre: RPG
Developpeur: Konami
Editeur: Konami
Sortie JAP: 11/07/2002
Sortie US: 22/10/2002
Ecrit le 02-07-2004 par Lee Perry
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Six clans sont éparpillés dans les prairies de Grassland, symbolisant la richesse et la diversité de cette région restée à l’état naturel au fil du temps. Enclavés entre deux royaumes aux ambitions antagonistes, les Grasslands tentent de subsister et de garder leurs valeurs propres. Un de ces royaumes se trouve à l’Ouest, en bordure de mer. La fédération Zexen est une nation moderne, reposant sur un commerce en plein essor sur le continent. Mais comme toute nation mercantile, son développement se fait au détriment de ses voisins les plus faibles, le commerce étant rarement équitable. A l’Est se situe le royaume d’Harmonia, royaume aux ambitions aussi sombres que ses dirigeants, jouissant à l’instar de la fédération Zexen de grandes richesses, mais dont on connaît très peu de choses. Au Sud se trouve la république de Tinto, mais son rôle dans l’histoire de ce continent est nettement plus marginal. Du fait de cette situation géographique et des ambitions qui animent différemment chaque royaumes, les tensions ont toujours existées entre les Grasslands et leurs voisins. Les confrontations entre les six clans et les Zexen ont profondément marquées l’histoire de ces deux nations, les faisant osciller entre guerre et paix de manière continue. Mais les tentatives d’agressions militaires à l’égard des Grasslands ont toujours tournées court quel que soit l’agresseur. Car lorsque le destin des six clans est en danger, un héros fait son apparition pour sauver son peuple de l’oppression. Ce héros se nomme le Flame Champion.
Vous serez donc plongé dans cet univers complexe, ou chacun voit son avenir et les autres royaumes différemment, suivant ses buts, son histoire et ses valeurs. Et c’est précisément autour de ces différents points de vue que s’organise ce jeu. En effet, Konami a mit en place un système de jeu aussi original que bien pensé. Dans Suikoden 3, il n’y a pas un seul personnage principal mais trois. Et vous suivrez donc le fil de l’histoire par le biais de ces trois héros. Il y a donc un seul scénario, mais trois points de vue totalement opposés qui permettent de voir les choses de manière très différente. Cette manière de jouer est baptisée le « Trinity Sight System ». A savoir que la Trinité dans la religion Chrétienne symbolise la présence d’un même dieu en trois personnes (ou encore un groupe de trois principes ou objets sacrés). Ces trois personnages viennent chacun des trois royaumes principaux ce qui assure effectivement des points de vue diamétralement opposés car les cultures le sont également. Le représentant des Grasslands se nomme Hugo, fils du chef du clan Karaya, il vit depuis toujours dans la crainte d’un nouveau conflit entre son pays et la fédération Zexen. Et c’est lui qui sera envoyé par sa tribu dans la capitale de cette fédération, Vinay del Zexay, afin de transmettre un message de paix et ainsi endiguer les éventuels conflits à venir.
Pendant ce temps, une jeune héroïne de la cavalerie Zexen parade dans la capitale. Son nom est Chris Lightfellow et c’est le personnage par le biais duquel vous découvrirez cette fédération marchande. Elle aussi sera envoyée dans la province limitrophe afin de finaliser un traité de paix.
Mais il semblerait que ces deux jeunes héros soient de simples pions dans une stratégie qu’ils ne soupçonnent même pas. Enfin, vous jouerez une petite escouade en charge de défendre la frontière d’Harmonia. Le chef de cette escouade se nomme Geddoe et sa tache consiste plus précisément à observer les hostilités entre la fédération Zexen et les six clans des Grasslands. Et ainsi confirmer à ses supérieurs si oui ou non, le Flame Champion fera une nouvelle apparition comme cela s’est produit lors du dernier conflit.
Donc vous l’aurez comprit, c’est en additionnant les bribes de vérité que détiennent ces trois personnages que l’on obtiendra LA vérité.
Concrètement, lorsque vous commencez une nouvelle partie, vous devez choisir le scénario par lequel vous souhaitez débuter. Car au début vous avez la possibilité de jouer n’importe quel personnage. Puis, dès que vous finissez le premier chapitre, le jeu vous demande à nouveau de choisir. Ainsi, si vous venez de finir le premier chapitre avec Hugo, vous pourrez choisir de revivre ce premier chapitre avec Chris ou Geddoe ce qui permet de voir les meme evenements mais avec un point de vue différent.
Et dès que vous aurez finit le premier chapitre avec les trois personnages, vous aurez accès au second. Ca permet en tout cas de personnaliser sa partie en dévoilant le scénario à sa guise. Vous pourrez même jouer des scénarii annexes comme celui de Thomas qui est le propriétaire du château dans lequel vous entasserez vos nouveaux compagnons. Car même si cet épisode bénéficie de nombreux ajouts, on garde tout de même les acquis des précédents épisodes. Ainsi, il y a toujours la quête des 108 étoiles et même s’il est plus aisé de toutes les trouver dans cet épisode, cette quête vous tiendra en haleine un bon moment. Pour ceux qui ne connaissent pas la série, ces 108 étoiles sont en fait 108 personnages importants que l’on croise dans le jeu et qui sont pour la plupart jouables. Ca en fait du monde et c’est d’ailleurs un des ingrédients qui a fait le succès de la série. Mais bon, il faut bien leur trouver un toit à tout ces gens. Et bien c’est la que la seconde excellente idée de la série entre en jeu : Le château. Depuis Suikoden premier du nom, vous devez gérer un château et le remplir de ces 108 étoiles. Ici, le château vous servira non seulement de QG, mais abritera aussi de nombreuses boutiques et autres goodies bien sympa, donnant de plus en plus de vie au château au fil de l’aventure.
Au chapitre des similitudes on retrouve également le système de combat qui à peu évoluer mais qui reste excellent quoi qu’il en soit. Ainsi, on combat toujours par groupe de six et on retrouve les actions classiques à savoir l’utilisation de runes pour la magie, d’objets et d’attaques combinées (plusieurs de vos personnages attaquent en même temps)si votre formation vous le permet. Mais certaines nouveautés ont tout de même fait leur apparition. Désormais on donne les ordres à son équipe par paire. Par exemple, si vous demandez à une paire d’effectuer une autre action que l’attaque normale (utiliser une magie ou un objet), seul un personnage sur les deux en sera capable. L’autre perso attaquera automatiquement de manière classique même si ce dernier est un magicien. D’ou l’intérêt de bien mixer ses paires car l’attaque d’un magicien n’est pas très efficace. De plus, le placement est primordial car beaucoup de magies sont des sorts à zone d’effet. C’est à dire que ces sorts agiront sur une zone quel que soit le personnage qui s’y trouve. Une magie pourra donc toucher vos propres compagnons.
Autre nouveauté, à la fin des combats vous aurez toujours vos traditionnels points d’expérience mais dans ce troisième épisode, vous obtiendrez en plus des points de « skill ». Ces « skill points » sont à distribuer dans vos compétences ou alors à investir dans de nouvelles. Par exemple, les guerriers ont une compétence appelée « swing » qui permet de taper plusieurs fois dans un même round. Vous devrez donc utiliser des « skill points » pour améliorer cette compétence (échelonnée de D à S en général) ou pour en acheter une nouvelle qui permettrait de taper plus fort. Cette nouveauté permet donc de customiser ses personnages de manière plus poussée que dans les deux premiers épisodes. D’un point de vue technique, les combats sont plutôt convaincants. Les monstres sont assez réussis dans l’ensemble, certains étant même énormes. Les coups pleuvent à grand renfort d’effets graphiques et les magies sont réellement impressionnantes. Les bruitages sont d’ailleurs excellents, bien péchus comme il faut, ce qui insuffle un certains dynamisme et donne l’impression que les coups sont vraiment puissants.
Pour finir le thème des combats, il faut savoir que comme dans les deux précédents épisodes, il y a deux autre manières de combattre. Vous aurez donc la possibilité de combattre en 1 contre 1, votre héros contre un personnage important, la jouabilité se rapprochant de « pierre-feuille-ciseau ». Et à l’inverse, vous pourrez combattre au sein d’une armée en réalisant des combats à grande échelle, la jouabilité se rapprochant alors des RPG tactics (surtout de Dragon Force). Ces combats sont en général assez faciles (ou au contraire, volontairement impossibles) et surtout là pour enjoliver le scénario. Mais ceci à le mérite de nous changer du train train.
Autre chose originale, l’agencement de la carte. En effet, vous n’êtes pas totalement libre de vos déplacements comme dans la plupart des RPG mais vous vous déplacerez de points en points sur des itinéraires prédéfinis (exactement comme dans FF Tactics). Mais alors ou est ce que l’on combat ? Et bien sur certains de ces points justement. Certains de ces points sont des villes mais d’autres sont des zones dans lesquelles vous ne ferez que combattre. En général, les zones de combat sont situées entre deux villes pour vous obliger à combattre à chaque déplacement.
Ce système ne plait pas à tout le monde car on est effectivement moins libre que d’habitude. Mais c’est surtout le fait de devoir refaire un bon nombre de fois ces zones de combat qui m’a le plus gêné. C’est d’ailleurs le problème majeur de Suikoden 3, la redondance. Car vous traverserez le même monde avec les trois personnages. En gros, vous traverserez le même lieux trois fois. C’est un peu embêtant mais les développeurs ont eu la bonne idée de vous donner envie de vous promener. En effet, il y a un système de commerce très bien pensé. Chaque ville vend des produits qui lui sont spécifiques. Et ces produits sont plus ou moins rares suivants les villes. Ce qui est rare étant cher, vous aurez tout intérêt à revendre vos produits dans les villes qui en manque. Cette méthode vous assure une grande partie de vos revenus, elle n’est donc pas négligeable.
L’autre chose critiquable reste les graphismes. Ils sont certes mignons mais certains décors paraissent assez vides. Etant d’avantage intéressé par l’intérêt d’un jeu que par ses qualités esthétiques, cela ne m’a vraiment pas dérangé. Mais c’est vrai que l’on est loin d’un FFX. Les personnages sont par contre assez réussis mais ils sont très mal animés. Enfin disons que l’animation est minimaliste surtout lorsque le personnage court. Mais là encore c’est un détail qui n’entame en rien l’intérêt et le plaisir de jeu. Les scènes cinématiques sont très sympas, même si elles utilisent le moteur graphique du jeu, car elles bénéficient de très bons angles de caméra. Les graphismes sont donc dans l’esprit de la série : simples par rapport à la concurrence mais efficaces.
La musique reste également dans l’esprit de la série. En effet, certaines sont issues des deux premiers épisodes (même si elles sont remixées), donc les fans s’y retrouveront sans problèmes. Par contre, il y a certains morceaux qui s’apparentent plus à des musiques d’ambiance qu’à de véritables compositions. Ceci est surtout valable dans les lieux extérieurs comme ces immenses prairies et autre forets qui font office de zones de combats. Là les musiques sont très douces, voir même discrètes mais finalement, la sensation qu’elles procurent au joueur est plutôt agréable. Au final, l’aspect sonore de ce titre m’a tout de même convaincu et certains thème comme celui du « Great Hollow » sont vraiment réussis. Tout comme les bruitages, surtout lors des combats, qui sont de très bonne facture par rapport à bon nombre de RPG. Enfin, sachez que l’on doit les musiques à un trio (décidément le chiffre trois est apprécié dans cet épisode) composé de Michiru Yamane, Takashi Yoshida et Masahiko Kimura.
Pour conclure j’aborderai deux points. Tout d’abord, on peux remarquer que si l’on analyse les différentes composantes de ce jeu (graphismes, scenario etc…), on s’aperçoit qu’il y en a une partie moyenne et l’autre bonne (pour schématiser). Mais lorsque l’on additionne tout ça, le résultat est supérieur à la somme de tous ces éléments puisque le jeu est vraiment excellent. Et c’est selon moi, un peu la marque de fabrique de cette série. Faire un jeu excellent avec des ingrédients qui ne le sont pas forcément. Donner l’avantage au fond sur la forme en quelque sorte.
Et pour finir, j’aborderai l’intro (conclure par l’intro c’est original n’est ce pas ?) car cette dernière est tout bonnement excellente. Elle mêle habilement l’anime classique aux images de synthèses, le tout sur une musique franchement inoubliable. Elle est d’ailleurs un peu à l’image du jeu, longue et envoûtante. Je trouve juste très dommage le fait que l’on ne retrouve pas de scènes comme celle-ci au cours du jeu.
Enfin voilà, en deux mots comme en cent, ACHETEZ LE (si votre Play 2 vous le permet) car il fait partie des trois meilleurs RPG de cette console.
Note Finale: 17 / 20
Lee Perry
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