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Zelda The Wind Waker
Titre: Zelda The Wind Waker
Plate-forme: Gamecube
Genre: Action RPG
Developpeur: Nintendo
Editeur: Nintendo
Sortie JAP: 13/12/2002
Sortie US: 24/03/2003
Sortie Europe: 30/04/2003
Ecrit le 11-11-2004 par Ashe
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Comment parler objectivement de la série des Zelda sans user de superlatifs tous plus extrêmes les uns que les autres ? Une des plus anciennes suites de Action-RPG mais surtout la plus emblématique. Que ce soient ses détracteurs, ses fans ou tout simplement les indifférents, personne ne peut nier avoir au moins une fois entendu parler du lutin vert au grand bouclier, à la courte épée et au courage démesuré. Seulement voilà, après la sortie de la NGC, la console nouvelle génération de Nintendo, les adorateurs se seraient damnés pour une image d’un nouveau Zelda et quand celle-ci arriva enfin, une partie cria au génie alors que l’autre prenait déjà l’avion pour lapider Myamoto. Mais finalement, que vaut-il ce Wind Waker ? Retournons ensemble sur ce jeu original qui a déclenché une telle polémique.
Il est vrai que dès la première minute de jeu les graphismes peuvent choquer. Le Cell Shading, cette technologie qui donne un côté dessin animé, tout en étant « facile » à réaliser, surprend, tant ici, elle est omniprésente. Immédiatement, on a la même réaction que n’importe qui, et on pense : « mais c’est quoi ce jeu de gamin ? ». Bon, cette impression ne dure pas, rapidement on découvre les mouvements de l’eau, les premiers décors boisés, la gestion des ombres, les attaques spéciales … Finalement, après trente minutes, on est tenté d’aller s’excuser au visionnaire qui avait crié au génie et qu’on a failli amocher à mains nues. Alors oui, ce n’est pas une révolution mais cet esthétique gênant pour certains, ne doit en aucun cas vous empêcher de voir la richesse générale du soft.
Si j’ai souhaité commencer par les graphismes, c’est un choix personnel mais reprenons une structure de testeur conventionnel et parlons un peu scénario. Alors, je préfère prévenir à l’avance, le fan ne sera ni déçu, ni surpris, comme à son habitude notre héro n’a pas particulièrement à se creuser la tête, c’est assez simpliste. Le premier événement qui est l’enlèvement de votre sœur, vous ramène rapidement dans une trame classique avec : Zelda pour vous épauler, Ganondorf comme ennemi et la terre sainte, siège de la triforce en plein milieu de cette légende que l’on commence à connaître. Vous serez donc en terrain connu pour peu que vous ayez fait les épisodes précédents.
Là où l’épisode prend toute sa substance, c’est dans l’omniprésence de l’eau, à la manière d’un « Majora’s Mask », qui au milieu de cet histoire connu faisait entrer une originalité notable dans le concept même de la quête. Ici, le monde tel qu’on le connaissait est complètement englouti et ses plus hauts reliefs forment maintenant des îlots sur lesquels tentent de survivre le reste des Hyliens. Le transport et le commerce maritime se sont développés ainsi que les pirates, bien sûr. Aussi inutile de vous retarder plus longtemps, ce n’est pas Epona (désolé pour les fan de la jument) mais bel et bien un bateau tout aussi charmant qui vous épaulera dans votre quête. C'est donc un monde nouveau, à la fois immense de par son étendue mais minuscule car la part des zones émergées est minime, qui s’ouvre à vous et c'est ce qui fait toute la différence dans cet épisode.
J’ai parlé d’un vaste territoire mais ce qui est d’abord une source de grand plaisir devient rapidement très ennuyeux. Le monde est immense, en faire juste le tour en bateau doit prendre facilement une à deux heures. Alors, si en plus vous cherchez à visiter ou à remplir la carte, c’est d’autant plus long et fastidieux. Autant dire que jusqu’à l’obtention de l’arc et donc du nouveau moyen de locomotion (je n’en dis pas plus), le jeu présente l'énorme défaut qui est une perte importante de dynamisme à chaque phase de déplacement et inutile de rappeler que dans un A-RPG, l’omniprésence de l’action est indispensable pour soutenir l’attention du joueur.
Heureusement, pour moi, il s’agit du seul défaut. Intéressons nous maintenant aux combats. Ils sont à la fois stratégiques et d’un dynamisme extrême. Les habitués seront heureux de découvrir enfin des nouveaux mouvements, ainsi que de nouvelles possibilités lors de ces derniers. Des contre-attaques redoutables, la possibilité de prendre l’arme des ennemis ou encore des enchaînements impressionnants, agréables par leur efficacité mais aussi par leur rendu visuel, autant d’éléments qui placent ce Zelda au top des A-RPG, toute console confondu.
Alors comme vous le savez, le principe même d’un A-RPG, est que le personnage n’évolut pas (ou alors très peu) au fil des combats. C’est souvent son équipement qui s’améliore et Zelda étant l’exemple connu et reconnu du genre, nous nous attendions évidemment à du bon de ce côté là. Et force est d’avouer qu’au final, Zelda nous surprend encore. Bien sûr, rien de très original et le classique boomerang revient en compagnie de l’arc, de l’épée, de l’équivalent du marteau des titans entouré des célèbres bouteilles ; j’en passe et des meilleures. Néanmoins, chaque objet à sa place, son utilité et un rendu visuel magnifique en plus de souvent gagner une fonction qu’il n’avait pas auparavant. Aussi le boomerang obtient une compétence bien utile de multi cible, la feuille mojo permet de souffler sur des objets ou de les pousser … les idées comme celle là foisonnent et les énigmes des donjons réclament encore plus qu’avant une utilisation intelligente de vos outils.
Je profite d’un rapide passage par les donjons pour dire que de ce côté-là, rien n’a changé et c’est tant mieux. Les énigmes ont toujours cette particularité d’être d’une simplicité déconcertante et pourtant de nous poser problème. On retrouve encore ces salles centrales immenses qui seront maintes et maintes fois transformées pour permettre d’atteindre le boss, ces ennemis immenses qui gardent une clé minuscule, le petit link tout heureux de découvrir la boussole ... La difficulté n’a par contre pas été revue à la hausse, c’est classique et c’est pour ça qu’on aime.
Alors, je pourrais encore épiloguer sur les musiques, de très bonne facture, sur l’animation parfaite, sur les magnifiques boss tout « cell shader », d'ailleurs pas simple à battre et sur les très nombreuses bonnes idées qui parsèment le soft. J'évoquerai encore : la présence des poissons qui remplissent votre carte, l’utilité du vent et de la baguette ou encore les chasses aux trésors en pleine mer. Mais je vais faire une petite parenthèse sur la durée de vie. J’entends encore siffler à mes oreilles les paroles fétides et ô combien regrettables de trop nombreuses personnes insistant sur la rapidité de finition de Wind Waker. Alors moi, au contraire, j’aimerai féliciter Myamoto pour la longueur de l’histoire. Je m’explique : il est vrai que certains Zelda sont clairement plus longs à boucler mais là je parle uniquement de la quête principale parce que derrière ça, aucun A-RPG que je connais ne contient autant de quêtes annexes et de « jeux dans le jeu ». Autant dire que pour tout voir, tout visiter et tout découvrir, vous en avez pour un sacré moment. Presque chaque petit carré de la carte présente des lieux annexes comme une île parfaitement inutile pour la trame principale mais qui contient une fée indispensable ou encore un bateau pirate qui n’apparaît qu’à la pleine lune et regorge d’item intéressants. Sans compter l’utilisation des mouettes et de la GBA pour découvrir maints passages. En bref, vous avez ici un des jeux les plus longs de la console cubique de Nintendo pour peu que vous soyez conquis par la quête et l’univers de Zelda avec l’envie de les pousser jusqu’au bout.
Toujours dur de conclure, mais bon, quoi de nouveau dans ce Zelda sinon cette petite touche d’originalité qui permet de faire oublier tout le conformisme de la série. C’est le petit « pas comme les autres » qui permet une transition ensoleillée dans notre vidéothèque en attendant le Zelda 2 déjà annoncé. Un épisode d’une beauté relative quoique remarquable mais qui vous emmènera dans un monde que tous les fans ont déjà visité mais d’une autre manière et pour à nouveau, des dizaines d'heures de plaisir. En bref, un jeu qui ne mérite vraiment pas d’être dénigré.
Note Finale: 16 / 20
Ashe
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